mercredi 28 novembre 2007

Trop vénère...

Hier, après avoir préparer mon super sujet sur la taille des manchots en fonction de la latitude, je me suis dis que je n'avais toujours rien écris sur les pingouins, qui pourtant sont à l'honneur dans mon titre.
Par conséquent, je suis allée faire quelques recherches, et quelle ne fut pas ma surprise et surtout mon désarrois lorsque j'ai découvert le vrai destin du pingouin...



Voici leur histoire, il existe une espèce de pingouins appelée petits pingouins, leur première particularité est qu'ils vivent du pôle nord jusqu'aux côtes bretones contrairement aux manchots que l'on ne rencontre que dans l'hémisphère sud. Et deuxième particularité, ces petits pingouins sont tout à fait aptes à voler! Là vous n'avez plus d'excuses, vous ne pouvez plus confondre un manchot et un pingouin!



Mais ce qui m'a attristé dans ma lecture c'est l'histoire du cousin du petit pingouin : le grand pingouin.

Cette espèce est aujourd'hui disparue (depuis de XIXeme siècle), totalement décimée par l'être humain. Ces pingouins, incapables de voler, nichaient annuellement sur des iles ou côtes rocheuses. Malheureusement pour eux, ils étaient des mets de choix pour les marins et leurs huiles s'arrachaient sur les marchés. Ils ont été pourchassés sans aucune mesure, diminuant cruellement leur population d'année en année. Ils tentèrent de s'en sortir en changeant de lieu de ponte, en s'installant sur un ilot rocheux totalement inabordable pour les navires...Mais au comble de la malchance, ce dernier abris fut englouti lors d'une éruption sous marine. Les survivants ont donc du retourner sur des lieux de pontes accessibles à l'Homme, et ils furent consommés jusqu'à ce que les deux derniers individus : le dernier mâle et la dernière femelle venus pondre, soient étranglés et vendus sur des marchés par des pêcheurs complètement décérébrés.

Voilà une histoire bien triste et surtout à l'image de la stupidité navrante de notre espèce qui n'a de cesse de démontrer son incapacité à regarder plus loin que le bout de son nez...


mardi 27 novembre 2007

Et les manchots dans tout ça?

Admirez cet air sérieux et le croisement des pattes

Aujourd'hui, j'ai décidé de traiter une interrogation fondamentale sur la vie du manchot. Il existe en effet une loi, énoncée par un certains monsieur Bermann qui dit :

"La taille et le poids des manchots croît avec la latitude"

Cette phrase, hautement philosophique, m'a valu dernièrement un débat déchainée avec une amie, d'où ma volonté d'expliquer plus en profondeur cette magnifique équation.

Commençons par traduire la phrase : La taille et le poids désigne tout simplement le volume du manchot, et le terme "croît avec la latitude" signifie se rapprocher des pôles.
Pour illustrer ces propos je vais vous présenter quelques espèces et vous constaterez par vous-même que cette assertion est exacte :

J'appelle à la barre le Manchot des Galapagos, ou Spheniscus Mendiculus. C'est le manchot vivant le plus au nord de la planète comparé aux autres (non loin de l'équateur latitude = 0), et il s'agit également du plus petit avec ses 50 cm de longueurs et son poids plume de 2.5kg.



J'appelle à présent le manchot à oeil jaune (S. antipodae), ce manchot masqué ohé ohé vit en Nouvelle Zélande, donc plus au sud que le manchot des Galapagos. Celui-ci, vérifiant toujours la loi de Bergmann avec ses 65 à 78 cm de long pour 4 à 8 kg.


Et pour clôturer l'affaire, voici le plus grand et le plus gros de tout les manchots, le très célèbre manchot empereur, qui ne mesure par moins de 1m30 et jusqu'à 41 kg!!! C'est celui qui vit le plus au sud de la planète sur le continent Arctique.

Comme vous pouvez donc le voir, ces trois manchots suivent une courbe en relation directe avec la loi de Bergmann, mais enfin pourquoi (c'est une question de la plus haute importance, vous en conviendrez)??

Pourquoi les manchots deviennent plus gros avec la latitude? Et bien parce que plus vous êtes gros, moins vous échangez de chaleur avec l'extérieur, et donc moins vous souffrez du froid. Ceci est du au fait que le volume grandit beaucoup plus vite que la surface quand vous grossissez.

Illustrons cela simplement : un ballon pas gonflé : il a une grande surface et un volume minimum. Quand vous le gonflez, sa surface augmente, certes, mais son volume augmente beaucoup plus vite!!

Et ce qui fait que vous avez froid, c'est votre surface d'échange avec l'extérieur, si bien que proportionnellement, plus vous serez gros, moins vous échangerez de chaleur avec l'extérieur (je dis bien proportionnellement).

Donc voilà élucidé un mystère de l'humanité, les manchots empereurs sont très grands et gros pour ne pas trop souffrir du froid, et les manchots des galapagos sont petits et maigrichons pour mieux réguler leur température!







dimanche 25 novembre 2007

Il y a des questions que je me pose...

J'ai lu dernièrement quelques pages du livre de Richard Dawkings, un biologiste spécialiste de l'évolution qui travaille à l'université d'Oxford. Le livre que j'ai feuilleté c'est "Le gène égoïste" paru en 1976. Il énonce à l'intérieur la théorie selon laquelle le génome d'une espèce fera tout pour se reproduire et serait à l'origine notamment du moteur de l'évolution et une explication à de nombreux comportements. Il donne des exemples flagrants comme le comportement des antilopes, des fourmis, etc, tous allant dans le sens de ce "gène égoïste".

Mais la question que je me posais et que je me pose d'autant plus est le "pourquoi". Pourquoi une telle volonté de la vie de se reproduire. Pourquoi créer des individus qui porteront nos gènes alors que nous mêmes ne profiteront pas de leur vie. Je me fais comprendre?

Cette théorie lumineuse du gène égoïste me fait penser que nous ne sommes que des hôtes à notre propre ADN. Comme si celui-ci nous contrôlait et se servait de nos générations pour continuer à survivre. Mais là revient la question pourquoi?
Ne sommes-nous que des machines à répliquer? Quel est le but de cette avancée perpétuelle de la vie? Tant de questions pour lesquelles il ne semble pas y avoir de réponses...

samedi 17 novembre 2007

L'empire contre attaque

Comme vous avez pu le remarquer, d'un endroit à l'autre du globe, on ne fait pas les choses de la même façon. Par exemple aux États Unis, on utilise des grands verres pour boire du vin, et en France on en utilise des petits (Merci pour cet exemple M. ^^). Eh bien, les abeilles c'est pareil. Certes, dans leur cas il ne s'agit pas de boire du vin, mais d'un phénomène légèrement plus trivial : la défense contre leur ennemi juré : le frelon. En effet, les abeilles asiatiques et les abeilles chypriotes n'ont pas développé les mêmes méthodes pour combattre cet assaillant cruel.


A gauche la photo d'un frelon











Ci-dessous une abeille en plein butinage:

Ces derniers hyménoptères (du grec hymen : membrane, -ptère: aile) ont en effet la fâcheuse tendance de décimer les ruches d'abeilles dès qu'ils en voit une. Il est vrai malheureusement que ces petits insectes poilus sont l'un des mets de choix des frelons qui les décapitent d'un coup de crochet et ne laissent derrière eux qu'un cimetière de butineuses...

Les abeilles solidaires, ont trouvé une technique imparable et incroyablement intelligente contre ces prédateurs sanguinaires. En Asie par exemple, on a observé des scènes comme celle ci :


Vous pouvez voir que le frelon est littéralement submergé par les abeilles. Vous vous dites certainement qu'elles sont en train de le piquer avec leurs dards. Mais il n'en est rien, la cuticule du frelon étant vraiment trop épaisse pour être transpercée. Alors que font-elles?

Eh bien essayez de vous imaginer entouré(e) par une myriade de bestioles s'agitant et vibrant autour de vous (ou plus simplement imaginez vous dans le métro aux heures de pointe), qu'est ce que vous ressentez? La chaleur... Et voilà donc comment ces petites abeilles terrassent un frelon qui fait 3 fois leur taille. La température atteint facilement les 45 à 50°Celsius sous la couverture d'abeilles, température que les frelons sont incapables de supporter dans ces régions. En quelques minutes, les abeilles auront eu raison de l'agresseur. Victoire!

Photo d'une abeille par moi-même

Maintenant, cap sur Chypre. Les abeilles de cette région doivent également faire face à ce prédateur vorace. Leur souci, c'est qu'à Chypre il fait chaud, très chaud et que c'est pas 50°Celsius qui viendrait à bout d'un frelon enragé. La technique du four micro-onde est donc inefficace. Mais les travailleuses acharnées ne se sont pas laissées abattre comme ça.

Leur méthode est d'autant plus recherchée, elles s'entassent à nouveau autour du frelon mais non plus pour le cramer sur place, mais pour l'étouffer...Pour comprendre comment elles s'y prennent il faut savoir que ces insectes ptérygotes, respirent grâce à de petits trous dans leur cuticule appelés spiracles. Ces ouvertures permettent à l'air de rentrer dans les trachées (système respiratoire) de l'animal (c'est pour cela que nombre d'insectes bougent rythmiquement leur abdomen, ce mouvement permet de couvrir et découvrir les spiracles ce qui crée une aspiration d'air).
En s'agglutinant sur le frelon, les abeilles font pression afin de comprimer la cuticule du frelon et ainsi boucher les spiracles. En une dizaine de minutes les abeilles s'envolent ne laissant derrière elle que le cadavre sans vie de l'attaquant...


On a là un magnifique exemple de la capacité des insectes sociaux à établir des stratégies très perfectionnées de défense. De plus ce cas là est une illustration parfaite du phénomène d'adaptation à des contraintes environnementales...En bref, il n'est pas une bonne idée d'aller embêter un escadron d'abeilles!



Source principale ici

dimanche 11 novembre 2007

Superman ou waterbear?

"Mais qu'est-ce que c'est ce machin?" vous demandez-vous, ce machin, c'est mon animal préféré de tout l'univers intersidéral. Il s'agit du Tardigrade (signifie marcheur lent) ou ourson d'eau. Cet animal de 1.5 millimètre maximum a colonisé toute la planète, du sommet de l'Himalaya (8000 mètres d'altitude!) aux profondeurs abyssales des océans (à plus de 4000m de profondeurs). Ils peuvent vivre sur terre, en mer, en eau douce, dans les déserts, ou en pleine Sibérie dans la neige, l'important est qu'ils trouvent des cellules végétales voire quelques nématodes ou rotifères dont ils se nourrissent.

Ces petits arthropodes ont des capacités absolument incroyables, et ce n’est pas de la cryptonite qui leur ferait quoique ce soit!! En effet, il semblerait que les tardigrades aient survécu à un voyage dans l'espace, autrement dit, le vide absolu. Aller dans l'espace, ça veut dire qu'ils sont capables de subir des bombardements de rayons X extrêmement puissants (plus de 1000 fois la dose létale pour un humain) ainsi qu'une absence de pression totale et d'oxygène. A l'inverse, ils résistent tranquillement à des pressions de plus de 1000 atmosphères, ce qui équivaut à la pression à 10000 mètres de profondeur sous l’eau ! Et pourtant il faut savoir qu’en dessous de 3000 mètres de profondeur, les membranes cellulaires et l’ADN sont endommagés.

Copyright Denis Kunkel

Mais ce n’est pas tout, ils sont capables de survivre à des températures extrêmes, en effet des expériences ont été menée en laboratoire, et les petits oursons ont survécu à une température de près de 360° Celsius pendant 30 minutes ! Et parallèlement, ils ont supporté sans trop de difficulté des -273°C pendant 20h et une baignade dans de l’air liquide à -190°C pendant 25 mois. Et à tout ça s’ajoute une résistance à toute épreuve contre de nombreuses toxines et poisons diverses qui tuent habituellement très rapidement des animaux de cette taille.

La question que vous allez me poser maintenant est : comment réussissent-ils de telles prouesses. La réponse qui explique (en partie) cela est une de leur spécialité, qui est partagée que par de rares espèces dans le monde animal (quelques nématodes, rotifères, insectes et « crustacés ») : la cryptobiose, ce gros mot signifie se vider de son eau et rentrer dans une sorte de phase de vie très ralentie, à tel point que les animaux ainsi enkystés ne sont presque plus détectables. Lorsque les conditions deviennent trop défavorables, le tardigrade se repli sur lui-même en forme de petit tonnelet, ensuite il remplace toute son eau par un sucre proche du glycérol, ce sucre permet de protéger les organes et sert d’antigel car il ne cristallise pas avec des températures froides.

Mais cette cryptobiose lui confère une autre capacité tout aussi remarquable : la longévité. En effet, dans cet état de vie ralentie, les tardigrades sont capables de survivre pendant des siècles, voire des millénaires ! En effet, des oursons ont été retrouvés dans des carottes glacières estimées à 2000 ans d’ancienneté ! Une goutte d’eau, une température ambiante, et voilà que le petit waterbear refait surface de sa longue sieste. Et pourtant il faut savoir que dans des conditions normales, la durée de vie de ce petit être est bizarrement que de quelques mois seulement.

Personnellement je trouve cet animal fascinant, en effet, une question arrive vite : mais comment a-t-il fait pour être aussi résistant et adapté à toute les situations ? En effet, d’autres espèces sont très bien adaptées à des milieux extrêmes (nombre d’archéobactéries), mais en générale elles le sont que pour une ou deux conditions.

A ce sujet plusieurs écoles se battent, certains ont même eu le courage d’énoncer l’hypothèse d’une origine extraterrestre pour ces petits animaux, lesquels seraient visiblement capables de survivre au trajet dans l’espace et à l’écrasement d’une météorite. Cette hypothèse expliquerait pourquoi ils sont capables de survivre à tant de paramètres extrêmes que l’on ne trouve pas sur terre. Si l’on raisonne en terme d’évolution et de sélection naturelle, rares sont les caractéristiques sélectionnées « pour rien ».

Si le tardigrade est d’origine terrestre, alors pourquoi la sélection naturelle les aurait-elle dotés de pareilles capacités ? La question peut faire bondir les septiques, mais je trouve qu’elle a sa place dans le débat.
Maintenant, le principal contre argument dans cette hypothèse, est que les tardigrades ont une place à eux dans la phylogénie (classification), ils n’ont rien d’inconnu sur terre, ils possèdent les mêmes molécules d’ADN, la même constitution etc.

Bref, ce débat est très intéressant, et je vous invite à y réfléchir ! En tout cas toutes ces questions montrent bien à quel point cet animal est mystérieux et passionnant. Et je pense qu’il n’a pas fini de nous livrer ses secrets.


Sources : http://www.tardigrades.com/ site génialissime avec de magnifiques photos, par contre attention, c'est en anglais!