Je veux bien sûr parler des plantes utilisées par certains animaux dans un but d'auto-médication. En effet, loin d'être les seules bestioles à s'offrir quelques décoctions et tisanes afin d'améliorer notre résistance à la maladie ou aux infections, certains animaux semblent eux aussi utiliser les propriétés naturellement antiseptiques et/ou antifongiques de certaines plantes.
C'est par exemple le cas d'une fourmi, communément appelée Fourmi des bois (Formica paralugubris). Cette espèce a été observée en train de ramener de la résine de conifère dans leurs nids, sans pour autant que celle-ci n'ait une quelconque valeur nutritive. Les chercheurs se sont alors questionnés sur ce comportement étrange, notant que les quantités entreposées dans les nids peuvent être considérables : jusqu'à 20kg dans les grandes fourmilières. Autre donnée, cette résine est préférentiellement appliquée sur la surface du nid et dans les pouponnières où sont élevées les larves.
Connaissant la fonction antiseptique de la résine pour les conifères, qui la sécrètent pour panser et protéger les blessures contre les infections bactériennes et/ou parasitaires, les chercheurs se sont demandés si ces fourmis ne l'employaient pas pour un usage similaire.
Il est vrai que les espèces sociales, comme les fourmis, sont particulièrement sujettes aux infections bactériennes et à la transmission de parasites. La promiscuité des individus étant un agent facilitateur de contamination. De plus, les fourmis vivent dans des terriers aux conditions généralement humides et chaudes, Éden pour tout pathogène qui se respecte.
Des expériences ont alors été menées sur des fourmis adultes et au stade larvaire, dans 4 conditions bien distinctes :
1-Le premier test est un test de contrôle, où les individus ne sont pas mis en contact ni de pathogène, ni de résine.
2-Les fourmis sont uniquement mises en contact avec de la résine, afin de voir si elle a un effet quelconque à elle seule (bénéfique ou toxique)
3-On met les fourmis avec l'élément pathogène seulement
4-On met les fourmis avec l'élément pathogène ET de la résine.
Il est vrai que les espèces sociales, comme les fourmis, sont particulièrement sujettes aux infections bactériennes et à la transmission de parasites. La promiscuité des individus étant un agent facilitateur de contamination. De plus, les fourmis vivent dans des terriers aux conditions généralement humides et chaudes, Éden pour tout pathogène qui se respecte.
Des expériences ont alors été menées sur des fourmis adultes et au stade larvaire, dans 4 conditions bien distinctes :
1-Le premier test est un test de contrôle, où les individus ne sont pas mis en contact ni de pathogène, ni de résine.
2-Les fourmis sont uniquement mises en contact avec de la résine, afin de voir si elle a un effet quelconque à elle seule (bénéfique ou toxique)
3-On met les fourmis avec l'élément pathogène seulement
4-On met les fourmis avec l'élément pathogène ET de la résine.
Dans ces 4 expériences, la survie des individus est mesurée au cours du temps et voici quelques résultats :
Les petites étoiles indiquent les différences significatives entre deux résultats, indiquant un Pvalue<0.05
Ici l'expérience est conduite avec un agent bactérien commun et connu pour être un élément dangereux pour cette espèce de fourmi appelé Pseudomonas. Comme l'indiquent les courbes, la bactérie engendre un fort déclin dans la survie des fourmis, cependant, lorsque l'on rajoute de la résine, alors le taux de survie remonte de façon significative.
La même expérience a été menée sur des larves de fourmis, avec deux éléments : Pseudomonas, et un champignon parasite : Metarhizium anisopliae.
Comme observé pour les fourmis adultes, l'emploi de résine restaure de façon très significative la survie des individus. Ceci est l'une des toutes premières preuves expérimentales de l'utilisation de plante pour des raisons médicales dans le monde animal.
Ainsi, cette très belle expérience nous démontre que les espèces sociales, souffrant particulièrement du parasitisme et des agents infectieux, sont capables de développer des parades intéressantes, que ce soit l'épouillage, la gestion des déchets, ou l'utilisation de plante aux vertues antiseptiques.
D'autres exemples sont connus à travers le monde animal, notamment chez l'étourneau sansonnet, dont le mâle apporte au nid diverses plantes aux composants volatiles et antiseptiques, qui semblent renforcer la résistance des poussins contre les parasites et réduire l'envahissement du nid par les bactéries.
Ainsi, cette très belle expérience nous démontre que les espèces sociales, souffrant particulièrement du parasitisme et des agents infectieux, sont capables de développer des parades intéressantes, que ce soit l'épouillage, la gestion des déchets, ou l'utilisation de plante aux vertues antiseptiques.
D'autres exemples sont connus à travers le monde animal, notamment chez l'étourneau sansonnet, dont le mâle apporte au nid diverses plantes aux composants volatiles et antiseptiques, qui semblent renforcer la résistance des poussins contre les parasites et réduire l'envahissement du nid par les bactéries.
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Sources :
Michel Chapuisat, Anne Oppliger, Pasqualina Magliano, and Philippe Christe, Wood ants use resin to protect themselves against pathogens, Proc R Soc B 2007 274: 2013-2017.
Helga Gwinner and Silke Berger, European starlings: nestling condition, parasites and green nest material during the breeding season, Journal of Ornithology 2005 365-371
Coucou,
RépondreSupprimerj’ai vu un autre exemple avec des fourmis... j’ai plus ça en tête mais je vais tâcher de chercher !
Hervé
Tout de même assez incroyable...
SupprimerHey Salut Hervé,
RépondreSupprimerOuais, y a pas mal d'exemples, j'ai entrevu une étude sur les abeilles également. En fait, ça semble relativement courant comme pratique.
J'trouve ça fort. J'serais trop intéressée de savoir comment ces habitudes apparaissent, comment elles sont codées : inné/acquis, comment elles sont transmises...C'est assez fascinant tout ce qui se rapproche à une "culture" dans le monde animal.
Chez les insectes sociaux, je crois que tout est inscrit dans le génome, aussi épatant que ça puisse paraître.
RépondreSupprimerJe suis en train de lire « les fondements de l’éthologie » de Konrad Lorenz, peut-être qu’à la fin je saurai t’en dire plus !
j'adore!
RépondreSupprimerChez les mammifères, j'ai lu que les ours brun pouvait aussi s'adonner de temps en temps à quelques plaisirs psychotropes en mangeant des champignons hallucinogènes... Et là je doute que ce soit leur génome qui leur dicte cette conduite...
A très bientôt
Je rejoins Leonard la dessus ;)
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