Il existe une espèce de cigale assez extraordinaire aux états unis possédant un cycle de vie très particulier. Son nom : Magicicada septemdecim, ou cigale périodique. Tout d'abord, commencons par un petit encart sur le développement de la cigale : celles ci, comme de nombreux insectes possèdent un stade larvaire puis nymphale immobile (comme chez les papillons où la nymphe est appelée chrysalide) avant d'atteindre sa forme adulte (ou imago pour être scientifiquement correcte). Ce type de métamorphose est de type holométabole. Fin de l'encart sur la vie de la cigale.
Exemple de développement holométabole chez le papillon ( j'ai évidemment pas trouvé un schéma avec une cigale, fallait pas rêver)
Notre cigale périodique adulte
Si je ne vous ai déjà pas tous perdu, je vais attaquer la partie réellement intéressante de l'histoire de cette cigale. Généralement le stade larvaire d'un insecte dépasse rarement 2-3 ans, mais notre hémiptère elle, vit en larve pendant 17 ans!! Elle vit sa vie tranquillement sous terre se nourrissant de racines d'arbres. Puis, elle se tranforme en cigale adulte à sa 17ème année, créant de véritables nuages d'insectes ailés pouvant atteindrent une densité de 3 tonnes à l'hectare. Ces dernières envahissent littéralement le ciel et les forets d'amérique du nord s'étendant de la géorgie à l'Oiho en faisant un petit détour par New york et l'indiana.
Mais pourquoi avoir un développement aussi lent, pour ensuite n'avoir que quelques semaines à vivre (pour se reproduire) avant de mourir? Cette question a taraudé les écologistes comportementalistes durant un moment avant d'émettre une hypothèse hautement interessante : D'après les études, tous les prédateurs potentiels de ces cigales ont un cycle de vie inférieur à 17 ans, autrement dit, ces cigales périodiques sont inconnues du monde des mangeurs de cigales. Aucun des prédateurs n'a pu enregistrer cette cigale comme proie potentielle, elle peut donc vivre sa courte vie d'adulte sans trop se soucier des nombreux prédateurs que connaissent leurs cousines.
Question suivante : comment savent-elles que la date de sortie est arrivée? Une hypothèse stipule que la cigale périodique a une prédisposition génétique et un sytème lui permettant de reconnaitre l'alternance été/hiver en fonction du contenu de la sève de racine qu'elle consomme, en effet celle ci change en fonction de la période de l'année et de la photopériode. Telle un reveil interne, une fois le nombre d'années écoulées, la sonnerie détonne chez tous les individus à la fois.
Cette cigalle est un modèle d'adaptation à la prédation, ce système de protection m'était inconnu jusqu'à lors, mais j'admire toujours autant "l'intelligence" des mécanismes de la nature...
Merci Laeti pour la suggestion ;)
Exemple de développement holométabole chez le papillon ( j'ai évidemment pas trouvé un schéma avec une cigale, fallait pas rêver)
Notre cigale périodique adulte
Mais pourquoi avoir un développement aussi lent, pour ensuite n'avoir que quelques semaines à vivre (pour se reproduire) avant de mourir? Cette question a taraudé les écologistes comportementalistes durant un moment avant d'émettre une hypothèse hautement interessante : D'après les études, tous les prédateurs potentiels de ces cigales ont un cycle de vie inférieur à 17 ans, autrement dit, ces cigales périodiques sont inconnues du monde des mangeurs de cigales. Aucun des prédateurs n'a pu enregistrer cette cigale comme proie potentielle, elle peut donc vivre sa courte vie d'adulte sans trop se soucier des nombreux prédateurs que connaissent leurs cousines.
Question suivante : comment savent-elles que la date de sortie est arrivée? Une hypothèse stipule que la cigale périodique a une prédisposition génétique et un sytème lui permettant de reconnaitre l'alternance été/hiver en fonction du contenu de la sève de racine qu'elle consomme, en effet celle ci change en fonction de la période de l'année et de la photopériode. Telle un reveil interne, une fois le nombre d'années écoulées, la sonnerie détonne chez tous les individus à la fois.
Cette cigalle est un modèle d'adaptation à la prédation, ce système de protection m'était inconnu jusqu'à lors, mais j'admire toujours autant "l'intelligence" des mécanismes de la nature...
Merci Laeti pour la suggestion ;)
Un cycle schématisé de cigale (en anglais) :
RépondreSupprimerhttp://www.riverwoodsrpc.org/Invasive/PeriodicalCicadas.html
Merci Loïc pour le schéma.
RépondreSupprimerC'est l'occasion de dire un petit mot sur cette publi qui commence à dater. D'après ce que j'ai vu en cours, il semblerait que l'hypothèse expliquant ces cycles de vie comme étant une stratégie d'évitement des prédateurs ne serait pas la bonne.
Il s'agirait d'avantages d'un phénomène de dilution de la prédation. Vu qu'elles émergent toutes en même temps, la probabilité de se faire becter pour l'individu diminue. Cette stratégie de dilution est employée par beaucoup de bêbêtes comme toutes celles qui se baladent en troupeau.
Voilà voilà. Mais une autre question intéressante est "pourquoi les cycles de ces cigalles sont toujours des nombres premiers?" ha ha !
Dilution de la prédation... Comme chez les Bambous qui fleurissent tous massivement au bout de dizaines d'années : les phytophages ne peuvent pas tout manger ! Ni caler leur cycle de vie sur la même périodicité (c'est long)...
RépondreSupprimer(mais ce cas d'école n'est pas la généralité chez les bambous. Voir http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expo/tempo/bambou/botanique.html )
Et certaines cigales font fort ! Parce que leur cycle de vie avec sortie massive de toutes les larves est de 13, ou 17 ans, qui sont des nombres premiers...
Quel rapport ? Est-ce parce que les prédateurs ne peuvent pas caler leurs cycles de 2, 3, 4 ans ou plus de manière à tomber sur une profusion de cigales tous les quelques cycles, comme le pensait S.J. Gould ? (c'est dans "Darwin et les grandes énigmes de la vie" il me semble)
Fascinant non ?