mercredi 19 mars 2008

L'hormone de la maternité

Qui a dit que les pics d'hormones féminines étaient forcément la cause de leur mauvaise humeur? Peut-être certaines d'entre elles ont le don de nous mettre dans tous nos états, mais certaines ont aussi le pouvoir de faire de nous des êtres attentifs, attentionnés et généreux. C'est le cas d'une hormone sécrétée par la neurohypophyse (ou hypophyse postérieure). La neurohypophyse fait partie de l'essentiel complexe hypothalamo-hypophysaire qui contrôle (presque) tous les flux hormonaux de notre corps. Elle constitue le lobe postérieur, particulièrement bien innervée par des axones provenant de l'hypothalamus. L' hypophyse postérieure sécrète deux hormones peptidiques principales : la vasopressine (anti diurétique) et l'ocytocine, et c'est de cette dernière dont je vais vous parler aujourd'hui.

Schéma du complexe hypothalamo-hypophysaire (situé à la base du cerveau) : les vaisseaux bleus sont des vaisseaux sanguins dans lesquels sont déversées les hormones, et les lignes noires sont des neurones.
Image de synthèse d'une molécule d'ocytocine.

Cette hormone intervient principalement lorsqu'un mammifère va mettre bas, aussi bien chez les humains que chez d'autres espèces. Elle favorise en effet les contractions de l'utérus par une réaction en chaîne boostant les muscles lisses (muscles à contraction autonome). De même, une fois le petit mis au monde, l'ocytocine va aussi aider la mère à donner du lait : la succion effectuée par le petit sur les mamelles envoie un message au cerveau ordonnant la sécrétion d'ocytocine par la neurohypophyse qui aidera à la contraction des petites cellules myoépithéliales entourant les alvéoles des glandes mammaires.

:)

Outre ces propriétés purement physiques, l'ocytocine a aussi un rôle primordial dans le phénomène "d'empreinte". Comme vous le savez, chez les animaux, la capacité d'une mère à reconnaître son petit même dans un troupeau de 200 têtes est assez impressionnante. Cette reconnaissance se fait à l'odeur, dès la fin de la délivrance, la mère va sentir et imprimer l'odeur de son petit pour ne plus jamais l'oublier. Les scientifiques ont découvert que l'ocytocine, cette fois ci à l'état de neurotransmetteur (messager entre les synapses des neurones), était en grande partie responsable de cet attachement.

Plusieurs expériences ont été faites pour prouver cela : Si l'on injecte un inhibiteur à l'ocytocine dans le bulbe olfactif (partie du cerveau analysant les odeurs) du cerveau d'une brebis après la mise bas, celle ci ne va pas enregistrer l'odeur de son petit. Et si on lui présente un autre agneau et qu'on lui fait une injection d'ocytocine, alors c'est l'odeur de ce dernier qu'elle enregistrera et elle l'allaitera sans aucun problème.

Une brebis et son petit (*craque*)

L'ocytocine est donc en quelque sorte l'hormone/neurotransmetteur de l'instinct maternel...Sans elle, pas de reconnaissance du petit. De plus, d'autres expériences ont été menées, et les individus injectés à l'ocytocine présentent une attitude plus calme, sereine, et sociable, et pour les femelles il y a une forte tendance à avoir un instinct maternel avec les enfants. Elle entrainerait également une plus grande résistance à la douleur (façon, tout le monde sait que les vraies chochottes, ce ne sont pas les femmes, n'est ce pas messieurs? tss).

En bref, cette hormone est encore un exemple flagrant du pouvoir des hormones sur notre vie courante, c'est à se demander parfois s'il nous reste une once de libre arbitre? Entre le déterminisme génétique, ces hormones qui gèrent nos humeurs et nos cycles, on se demande si c'est nous qui controlons la machine, ou si c'est elle qui contrôle tout!

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Pour plus de détails, consultez ma source : Wikipédia pour l'ocytocine
Quelques infos sur la vasopressine ici
Et enfin pour tout comprendre du complexe hypothalamo-hypophysaire : voir ici
Et ma source principale : mes cours de physiologie cellulaire et intégrée, mais là j'ai pas de lien à vous donner!!


1 commentaire:

  1. Entre le déterminisme génétique, ces hormones qui gèrent nos humeurs et nos cycles, on se demande si c'est nous qui controlons la machine, ou si c'est elle qui contrôle tout!

    Quand la science conduit à la philosophie !

    dad

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